En 2010, la société néerlandaise Fugro a promis de ne plus jamais entreprendre d'opérations au Sahara Occidental occupé. La veille de Noël 2019, leurs navires sont revenus.
Cet article a été initialement publiée le 24 décembre 2019 avec des informations incorrectes selon lesquelles Fugro était engagé dans des études sismiques pour l'exploration pétrolière. Cela a été corrigé le 31 décembre.
Le 24 décembre, le navire de prospection sismique Fugro Gauss est apparu au large de la ville de Dakhla, au Sahara occidental occupé. L'opération est remarquable, étant donné que Fugro NV a explicitement déclaré ne plus jamais entreprendre d'opérations sur le territoire.
Dans une lettre adressée à Western Sahara Resource Watch (WSRW) le 30 décembre, Fugro confirme avoir effectué une opération dans les eaux du Sahara Occidental. La société déclare que le but de l'opération était "de fournir des services de vérification pour un projet de câble de télécommunication qui comprend plusieurs territoires et juridictions".
WSRW a initialement publié sur son site Internet le 24 décembre que l'opération était liée à l'exploration pétrolière. C'était incorrect.
La société a confirmé à WSRW que "les autorités sahraouies ont été informées en détail" du projet, mais que les autorités n'avaient pas répondu à la correspondance. En tant que tel, aucune autorisation n'a été obtenue de l'organe représentatif du peuple sahraoui.
Fugro a été impliqué à plusieurs reprises au Sahara Occidental (voir chronologie ci-dessous). L'épisode le plus récent a eu lieu lorsque sa filiale norvégienne Fugro-Geoteam AS a entrepris en 2010 une exploration pour le compte de la société américaine Kosmos Energy sur une licence en 2009. Fugro-Geoteam a répondu à la critique en déclarant qu'elle ne réaliserait plus jamais d'études sur la côte du territoire. Dans un courrier au ministère norvégien des Affaires étrangères, Fugro-Geoteam, filiale de Fugro NV, a déclaré qu'elle "avait décidé de s'abstenir de toute nouvelle implication au Sahara Occidental jusqu'à ce que la situation politique soit résolue".
Fugro NV, la copmpagnie mère néerlandaise de Fugro-Geoteam, a annoncé peu de temps après qu'elle avait la même politique que Fugro-Geoteam, qu'elle était "informée et approuvait le courrier envoyé par Fugro-Geoteam AS en date du 23 avril 2010 au point de contact norvégien pour l’OCDE". Il a déclaré que la politique du Sahara Occidental s'applique à toutes les sociétés du groupe.
La déclaration de politique de Fugro NV de 2010 reposait sur le fait que le Comité norvégien de soutien au Sahara Occidental avait déposé en 2009 une plainte auprès du point de contact norvégien de l'OCDE pour violation des directives de l'OCDE à l'intention des sociétés multinationales. Sur la base de l’apparente sortie définitive de Fugro-Geoteam du territoire, le comité norvégien de soutien a annoncé qu’il avait retiré sa plainte, mais qu’il allait donner suite aux Pays-Bas à moins que la société mère ne donne la même garantie.
En 2012, le PDG de Fugro a précisé que la fin de ses activités en 2010 au Sahara Occidental était due à un manque de consultation locale.
La Cour de justice de l'UE a confirmé à trois reprises depuis 2016 que tout accord au Sahara Occidental doit être approuvé par les Sahraouis, ce qui est respecter leur droit.
Fugro Gauss (IMO 7824883, pavillon Gibraltar) est géré et exploité par Jasmund Shipping GmbH & Co, Brême, Allemagne. Son propriétaire enregistré est Foster Shipping NV. Il est assuré par la société norvégienne GARD. Fugro Supporter (IMO 8518364, pavillon Bahamas) est géré et exploité par Fugro Marine Services BV aux Pays-Bas, une filiale du groupe Fugro NV. Le propriétaire enregistré est le propriétaire du groupe Thalassa Z Maritime Co. Maritime Consortium Inc-GRC. Assuré par la société norvégienne GARD. Voyez ici les détails techniques sur le Fugro Gauss.
Chronologie de Fugro au Sahara Occidental
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